Mes obscures forêts Mon inspiration prend sa source au cours d’une rêverie sous les arbres. A l’ombre d’un frêne d’un chêne ou d’un bouleau..., Il me suffit de lever la tête pour contempler ces trouées de ciel qui percent à travers les feuillages. Elles produisent des formes dentelées qui s’organisent dans un rythme diurne entre feuille et ciel, entre l’ombre et la lumière et en somme entre le clair et l’obscur. Je commence par griffonner de grande lignes qui cartographient la surface blanche. D’une certaine manière ce n’est pas moi qui guide la forme mais c’est la forme qui me guide. Cela est extrêmement stimulant. Ainsi les formes surgissent, branches et feuilles s’entremêlent. Je travaille lentement, les détails s’agglomèrent entre eux sans repentirs. Alors le noir gagne progressivement du terrain sur l' étendue blanche. L’encre ou la peinture viennent nourrir le papier ou la toile qui enregistrent, petit à petit, au fil des mois et des saisons, la trace de sensations retrouvées. Laurent Karagueuzian